Des étudiants algériens ont interpellé jeudi la préfecture de Seine-Saint-Denis, qui rejette selon eux toute demande de visa de travail soumise par ces nouveaux diplômés, lesquels se voient sommés de quitter le territoire.
Interrogée, la préfecture a reconnu un flottement dans la jurisprudence, qui a entraîné un gel des dossiers, mais elle a assuré que le problème était résolu depuis début janvier.
Une trentaine d’étudiants et de militants de l’Union nationale des étudiants de France (Unef) ont manifesté à Bobigny devant la préfecture du département, arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: « Egalité des droits », « Etrangers peut-être, étudiants d’abord », « Pas de frontières dans nos amphis », a constaté une journaliste de l’AFP.
Depuis la rentrée, les Algériens diplômés de fraîche date qui avaient déposé des demandes de changement de statut, d' »étudiant » à « salarié » ou à « commerçant », avaient reçu, pour toute réponse, une obligation de quitter le territoire français, a affirmé Akli Oubraham, président de l’Union des étudiants algériens de France (UEAF).
« Ils refusent de prendre le dossier. Et ceux qui ont déjà déposé un dossier, on leur dit qu’ils doivent retourner en Algérie faire une demande de visa salarié ou commerçant. Mais ils ont obtenu un visa étudiant à la condition de présenter un projet d’études et professionnel », ajoute cet étudiant à Paris 8.
Ce changement de statut est pourtant garanti par l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 et plusieurs circulaires (2007, 2012), souligne un autre étudiant, Aitammar Aghiles. Ce dernier fustige une « décision arbitraire », « sans base légale » et « injuste » pour ces étudiants qui se retrouvent ainsi « privés de débouchés professionnels ».
« Ce problème sur le changement de statut était lié à une divergence dans l’interprétation de l’accord franco-algérien, suite à un arrêt de la cour d’appel de Paris du 29 janvier 2010 disant que pour changer de statut il fallait avoir le visa adapté », a réagi en fin d’après-midi la préfecture de Seine-Saint-Denis.
« Mais depuis le 6 janvier 2015, la préfecture accepte de nouveau les demandes de changement de statut », a-t-elle ajouté.
Quelque 22.000 Algériens étudient en France sur les 295.000 étudiants étrangers présents sur le territoire.
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