Logo APSESLe projet de programme pour l’enseignement moral et civique au lycée a été adopté par les membres du Conseil supérieur des programmes lors de la séance du 18 décembre 2014. Après avoir pris connaissance de ce projet, l’Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales (APSES) a souhaité réagir en publiant mercredi 28 janvier un communiqué.

« De nombreuses thématiques sont susceptibles d’éveiller l’intérêt des élèves »

Selon l’APSES, ce projet de programme pour l’enseignement moral et civique au lycée met simultanément « l’accent sur les savoirs à enseigner et les pratiques pour les mettre en œuvre en insistant notamment sur le développement de l’esprit critique, le rôle des débats argumentés et l’intérêt des dossiers documentaires dans l’acte pédagogique ».

Dans ce projet, «de nombreuses thématiques sont susceptibles d’éveiller l’intérêt des élèves comme les questions relatives aux discriminations ou aux médias ». « A l’évidence, ces programmes, moins prescriptifs que ceux d’ECJS qu’ils remplacent, témoignent d’une confiance redonnée aux enseignants pour exercer leur liberté pédagogique », relève le communiqué.

© Christian Schwier - Fotolia

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De profondes incertitudes

L’APSES a néanmoins de profondes incertitudes concernant ses conditions d’enseignement. Dans son communiqué, publié le 28 janvier, l’Association des Professeurs de Sciences Economiques et Sociales se pose de nombreuses questions : les élèves seront-ils en classe entière ou en demi-groupe ? Quelle est la durée hebdomadaire ou annuelle prévue ? Comment permettre concrètement les projets interdisciplinaires que le projet appelle ? Ce programme fera-t-il l’objet d’une évaluation et, si oui, sous quelle forme ?

La dimension citoyenne au cœur du débat

L’APSES s’interroge également sur la citoyenneté. Selon l’Association, il faut renforcer la dimension citoyenne de l’enseignement des SES. En cela, il ne sera pas possible de « remettre au premier plan le rôle de l’école dans la formation de la citoyenneté des élèves en se limitant à cet enseignement moral et civique ». « C’est le système scolaire dans son ensemble qui doit être réinterrogé à la fois dans son fonctionnement quotidien et dans le contenu et les pratiques pédagogiques de ses disciplines scolaires », cite le communiqué.

« Suite aux évolutions néfastes connues en SES depuis 2010 », l’APSES souhaite ainsi réviser les programmes et les épreuves de baccalauréat afin de « laisser la possibilité aux élèves de débattre et s’interroger sur les valeurs qui forment notre société », conclut le communiqué.

La consultation du projet de programme pour l’enseignement moral et civique s’est déroulée pendant une période de trois semaines ouvrables, du 5 au 30 janvier 2015. A l’issue de celle-ci, une synthèse sera élaborée par la Direction générale de l’enseignement scolaire, rendue publique et transmise au Conseil supérieur des programmes.