Rosetta et Philae © Stéphane Masclaux - Fotolia

Rosetta et Philae © Stéphane Masclaux – Fotolia

La sonde Rosetta ne modifiera pas sa trajectoire, lorsqu’elle sera au plus près de la surface de Tchouri (6 kilomètres) le 14 février, pour partir récupérer son robot atterrisseur, Philae. Coincé dans une zone non éclairée, depuis son atterrissage sur la comète le 12 novembre dernier, l’engin ne peut plus être localisé, ni déplacé, faute d’un ensoleillement suffisant.

« Le programme de recherche de Rosetta a été planifié il y a de nombreux mois, et nous ne changerons pas sa trajectoire pour voler près de la zone d’atterrissage de Philae. Mais nous pouvons modifier la direction vers laquelle pointe la sonde et diriger ses outils vers cette zone, si nous vous passons suffisamment près, et si le calendrier des opérations scientifiques le permet », écrit l’ESA, l’agence spatiale européenne, sur son blog.

La manœuvre avait été un temps envisagée par les chercheurs, mais l’ESA a bel et bien tranché.  « C’était pourtant l’opération de la dernière chance pour tenter de retrouver Philae », note Sciences et Avenir, qui rappelle que malgré les recherches des scientifiques, « les efforts déployés n’ont pas permis de mettre la main sur l’explorateur ».

Un « gros effort » sans garanties

Retrouver Philae demeure une priorité des scientifiques, qui espèrent pouvoir l’utiliser à nouveau pour radiographier l’intérieur du noyau de Churyumov-Gerasimenko. « Mais modifier la trajectoire de Rosetta, planifiée longtemps à l’avance en fonction des objectifs scientifiques, aurait demandé un gros effort à la mission », indiquait le 23 janvier, au magazine Nature, Matt Taylor, responsable scientifique du projet.

Cette modification de trajectoire n’offrait, en outre, aucune garantie de retrouver Philae. « La navigation autour de la comète est complexe et le nombre de survols est limité, en raison de l’activité croissante de l’astre glacé à mesure qu’il s’approche du Soleil », note Sciences et Avenir.

L’espoir du « réveil »

Les chercheurs comptent toujours sur le « réveil » de Tchouri, entre mars et juin 2015, quand la comète passera suffisamment près du Soleil pour que l’ensoleillement permette de recharger les batteries du robot atterrisseur – afin de rétablir la communication entre l’engin et la sonde Rosetta. « L’atterrisseur a besoin d’environ 17 Watts pour se réveiller et dire ‘bonjour' », indique l’ESA.

L’agence spatiale européenne rappelle enfin que « même si Philae ne se réveille pas, il est important de se rappeler qu’il a déjà accompli une partie de sa mission, en fournissant des informations scientifiques inédites ».

Un survol au plus près de la comète

Le survol de Rosetta à la plus basse altitude jamais tentée par la sonde demeure d’une importance scientifique capitale. Il devrait permettre à ses instruments « de prendre des images et d’effectuer un spectre de la surface avec une résolution jamais obtenue jusqu’alors. Il permettra aussi de collecter des échantillons de la ‘chevelure’ (nuage de poussières et de gaz) de Tchouri au plus proche de la comète, afin d’en apprendre plus sur la manière dont sa queue se forme », indiquait l’ESA, début janvier, sur son blog.