Le ministère de l’Education nationale évalue à 10% le taux d’enseignants grévistes parmi les enseignants du premier degré, appelés mardi à la grève par la FSU, première fédération syndicale dans l’éducation, qui annonce un chiffre de plus de 22% de participation.

Le ministère « a recensé les intentions de participation à la grève des enseignants du premier degré » et ce taux « s’élève à 10.07% au niveau national », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Les enseignants sont tenus de se déclarer au moins 48 heures à l’avance s’ils envisagent de faire grève, dans le cadre du service minimum d’accueil (SMA) dans les écoles primaires.

De son côté, le SNUipp-FSU, majoritaire dans le secteur, a calculé que plus de 22% des enseignants des écoles seront en grève mardi, d’après des remontées réalisées dans 78 départements, pour donner un « coup de semonce » au gouvernement, selon un communiqué.

La différence de calcul entre ministère et syndicat s’explique notamment par le fait que tous les enseignants ne sont pas soumis à l’obligation de déclaration préalable, selon le SNUipp.

Le syndicat veut obtenir « une amplification de l’investissement budgétaire pour atteindre des effectifs par classes de pas plus de 20 élèves en éducation prioritaire, pas plus de 25 ailleurs » et une « revalorisation salariale avec, pour la rentrée 2015, le triplement des indemnités du premier degré (ISAE) pour l’aligner sur celle du second degré (ISOE), de 400 euros à 1.200 euros par an ».

A Paris, une manifestation francilienne partira à 14H00 du jardin du Luxembourg vers le ministère de l’Education nationale.

La FSU, première fédération de l’éducation, a appelé les enseignants et les autres professions du secteur à faire grève, de la maternelle jusqu’aux écoles pour les profs, pour les conditions de travail, la formation et la revalorisation des salaires.

Ce mouvement social intervient après des mobilisations en décembre contre des sorties de collèges des zones d’éducation prioritaire (ZEP) et alors que les rectorats dévoilent en janvier les moyens (classes pour le primaire, nombre d’heures de cours pour le secondaire) attribués aux établissements pour la rentrée 2015.

La FSU avait appelé les autres syndicats à se joindre à son mouvement, sans succès au niveau national, mais avec quelques participations au niveau départemental.

« On a le sentiment qu’aujourd’hui, on n’avance pas assez vite sur les décisions à prendre pour le système éducatif, que le souffle avec la refondation de l’école est en train de tomber. On ne sait pas, sur un certain nombre de mesures, où on va », a expliqué à l’AFP la secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison.

Les enseignants français, dont les salaires sont considérés bas par rapport à d’autres pays, pour un métier qui recrute à Bac+5, sont soumis au gel du point d’indice depuis plusieurs années, comme tous les fonctionnaires.