élèves de collège

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Avec la future réforme du collège, Najat Vallaud-Belkacem souhaite introduire davantage de souplesse au sein des établissements scolaires. La ministre de l’Education nationale l’a évoqué, ce mercredi à l’Assemblée nationale.

Autonomie des établissements et liberté pédagogique

Dans cette réforme, « une grande autonomie des établissements sera prévue et une grande liberté pédagogique des équipes aussi sera à la clef », a expliqué Najat Vallaud-Belkacem, citée par l’AEF. La ministre veut notamment introduire davantage d' »enseignements complémentaires dans lesquels plusieurs disciplines pourront se croiser », afin d’amener les élèves à « comprendre des concepts à partir d’un projet sur lequel ils auront travaillé avec plusieurs enseignants ».

Cette interdisciplinarité se retrouvera également dans les programmes scolaires. L’objectif est de « moins détailler pour permettre aux enseignants d’avoir une plus grande liberté pédagogique ». Avec « des têtes de chapitres qu’il faut absolument que les enfants aient maîtrisées à la fin de leur scolarité obligatoire », mais aussi une organisation du temps « plus libre » laissant « plus de place aussi au travail en commun, aux modes projets, à l’interdisciplinarité que l’on va beaucoup retrouver dans la réforme du collège« .

Redonner de la cohérence aux programmes d’histoire

Avec sa réforme, la ministre ambitionne également de « renforcer les fondamentaux que sont le français et les mathématiques ». En histoire, elle « a vocation à remettre de la chronologie », « de la cohérence ». « Un certain nombre de périodes de l’histoire sont abordées plusieurs fois au cours d’une scolarité sans forcément de la cohérence entre elles », laissant « moins de temps pour aborder d’autres sujets qui peuvent être tout à fait essentiels comme l’enseignement laïque du fait religieux », a estimé Najat Vallaud-Belkacem.

La future réforme critiquée

Le projet du ministère pour le collège ne fait toutefois pas l’unanimité. Le syndicat Snes-FSU s’est inquiété jeudi des premières orientations de la future réforme. « Ce projet conduirait en effet à une diminution des horaires de toutes les disciplines et à une globalisation des horaires de certaines d’entre elles : langues vivantes, SVT- sciences physiques – technologie, enseignements artistiques », a déploré le syndicat.

De plus, « les heures dégagées iraient pour une part […] à la mise en place dans le cycle 4 (5ème-4ème-3ème) d’enseignements complémentaires ‘bi-disciplinaires’, dont le partage entre disciplines se ferait au sein de chaque établissement, sur le modèle désastreux de la réforme du lycée« , indique-t-il. Ce qui « importerait au collège les difficultés constatées avec la réforme du lycée, sans bénéfice pour les enseignants ni pour les élèves », dénonce le syndicat, qui appelle se mobiliser lors de la grève organisée par la FSU le 3 février prochain.