Prévu par la loi de refondation de l’École de la République, le plan d’accompagnement personnalisé (PAP) est un dispositif destiné aux élèves (du premier et du second degré) en difficulté, notamment dyslexiques, dyspraxiques ou dysphasiques.
Publiée au Bulletin officiel du 29 janvier 2015, une circulaire (adressée aux recteurs d’académie, aux directeurs académique, aux chefs d’établissement et aux inspecteurs de l’éducation nationale) détaille les modalités du PAP.
Un suivi de l’élève tout au long de sa scolarité
« Le plan d’accompagnement personnalisé répond aux besoins des élèves qui connaissent des difficultés scolaires durables ayant pour origine un ou plusieurs troubles des apprentissages pour lesquels ni le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE) ni le projet d’accueil individualisé (PAI) ne constituent une réponse adaptée », indique le ministère de l’éducation nationale, qui précise que le PAP ne s’adresse pas aux enfants en situation de handicap. Ainsi, le PAP s’adresse aux enfants qui n’ont besoin que d’aménagements pédagogiques.
Mis en place sur proposition du conseil de classe, du conseil des maîtres, ou à la demande de l’élève et de ses parents, le système du PAP prévoit un « constat des troubles » effectué par le médecin scolaire ou traitant, puis la mise en place d’un plan d’accompagnement personnalisé, avec l’équipe éducative – la famille étant associée à ce plan.
Réactualisé et enrichi tous les ans, le PAP suit l’élève tout au long de sa scolarité, en tant que de besoin. Il ne permet pas de mesure dérogatoire au droit commun (telle une dispense d’enseignement), mais il permet certains aménagements (par exemple, l’accord d’un temps d’évaluation majoré).
Un document unique
Le plan d’accompagnement personnalisé fait l’objet d’un document écrit, unique, interne, utilisé par les collèges et lycées, afin de « faciliter l’homogénéité des pratiques académiques, la continuité et le suivi des aménagements, notamment pour les élèves qui seraient amenés à changer d’établissement ».
Le document PAP se décline en quatre fiches distinctes – pour l’école maternelle, l’école élémentaire, le collège et le lycée. « Il présente la situation de l’élève, et les aménagements et adaptations pédagogiques à mettre en œuvre pour répondre à ses besoins spécifiques », écrit le ministère. Le document propose en outre une liste « non exhaustive d’adaptations et d’aménagements possibles ».
En outre, précise la circulaire, « il s’agit avant tout, pour l’enseignant, de centrer son action sur des aménagements et adaptations qui pourront être poursuivis tout au long de l’année scolaire ».
Maternelle : besoins spécifiques et points d’attention
Le document à remplir commence par une colonne précisant les « besoins spécifiques » de l’élève (points d’appui pour les apprentissages, conséquences des troubles sur les apprentissages).
Pour un enfant de maternelle, le document liste des « points d’attention » concernant sa « conduite en classe ». Cette liste concerne l’organisation spatiale, temporelle et matérielle à mettre en place (aides visuelles pour la gestion du temps, outils adaptés), l’adaptation et l’aménagement des supports nécessaires pour aider à la compréhension des consignes et des informations, ainsi que l’aide apportée à l’élève dans la classe (travail différé, dispositifs de coopération entre élèves, adaptation aux modes d’expression de l’enfant).
Primaire et secondaire : une liste non exhaustive d’adaptations possibles
A l’école élémentaire, la liste regroupe les « items indispensables à l’élève » à cocher. Il s’agit ainsi de renseigner sur la mise en place d’adaptations transversales (installer l’élève face au tableau, surligner les énoncés, fournir à l’élève des moyens mnémotechniques), de modes d’évaluations personnalisés (accorder un temps majoré, autoriser l’utilisation de fiches mémoire, ne pas pénaliser l’écriture), de jeux visant à aider l’enfant en lecture ou à l’oral, ou encore d’exigences moindres en mathématiques ou en français.
Au collège, les items à renseigner vont de l’autorisation des abréviations à l’aide à l’organisation, en passant par l’aide méthodologique, un temps majoré dans le cadre des évaluations, et le fait de donner moins d’exercices à faire à la maison. En Français, des dictées aménagées peuvent être proposées. En mathématiques, l’élève peut se voir proposer des « fiches outils » (tables, définitions). Il peut aussi utiliser une calculatrice même lorsqu’elle est interdite. Des aménagements sont aussi possibles dans le cadre de l’éducation physique et sportive (adaptation des activités, des couleurs des maillots, etc.)
Au lycée, un tutorat peut être mis en place pour aider l’élève en difficulté à prendre des notes, les « contraintes associées » aux troubles d’apprentissage (fatigue, lenteur) peuvent être prises en compte, les fautes de français dans les travaux écrits sont susceptibles de ne pas être pénalisées, le nombre de devoirs peut être réduit, et des outils spécifiques (couleurs, supports visuels) peuvent être fournis à l’élève.
Les modalités spécifiques ne sont pas mentionnées… Les parents pourront choisir ou non la modalité de suivi de l’élève? Quelle stabilité pour l’équipe de suivi? Quelles compétences seront privilégiées dans les programmes adaptés, autant de questions à débattre.
Et comment fait-on pour que l’élève ne soit pas discriminé par les autres du fait qu’il est visiblement assisté ? (prof de lettres. Je sais par expérience de quoi je parle.)