L’éducation au numérique doit permettre aux jeunes de se préserver, de faire la part entre l’information et la désinformation et d’acquérir de nouvelles compétences, a estimé mercredi soir la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem.

« Il existe un point commun entre ceux qui considèrent qu’il ne s’est rien passé le 11 septembre 2001, ceux qui pensent que le virus du sida a été créé par l’homme pour lutter contre la surpopulation et ceux qui sont convaincus que les Illuminati contrôlent la planète »: ils « s’informent tous sur internet », a relevé la ministre, lors de la remise des premiers trophées Educnum, décernés par un collectif pour l’éducation au numérique.

Parmi ceux qui croient à ces théories, il y a des enfants, des adolescents, « très peu armés pour faire la part entre ce qui relève de l’information et de la désinformation », a-t-elle souligné, et ce sont souvent les mêmes qui ne pensent pas non plus « à protéger leurs données personnelles sur le web et peuvent, parfois, se mettre en danger ».

« C’est l’une des leçons (…) que nous devons retenir des attentats », de « la diffusion de théories du complot qui s’est ensuivie, des commentaires qui ont circulé sur internet qui sont susceptibles d’attirer les jeunes dans des raisonnements obscurantistes », a-t-elle fait valoir.

Eduquer au numérique, signifie aussi « transmettre de nouvelles compétences », a-t-elle poursuivi, lors de la remise des trophées dans les locaux de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL), à l’initiative du collectif pour l’éducation au numérique en octobre 2013.

« Nous devons, demain, dispenser une éducation au numérique qui permette » d »acquérir « une culture générale à l’informatique, à la compréhension des fondements de la programmation informatique, au développement de capacités de raisonnement nouvelles, mais aussi à la maîtrise de ce qu’on peut appeler une véritable civilité numérique, comment se comporter sur la Toile, quel savoir-vivre en ligne, quel respect de l’intimité », a-t-elle ajouté.

« Le numérique, il est là, et notre pays n’est pas suffisamment préparé à cela », a estimé Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL.