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Troisième terre mondiale d’accueil, la France compte aujourd’hui, selon l’Unesco, près de 271.000 étudiants étrangers, mais doit faire face, comme les pays d’Amérique du Nord, à l’attractivité croissante des pays émergents. France Stratégie publie ce mardi 27 janvier un rapport traitant de l’internationalisation de l’enseignement supérieur. Celui-ci suggère d’augmenter massivement les droits d’inscription pour les étudiants extra-communautaires, hors doctorats, afin de préserver l’attractivité de la France.

« 6.000 euros en licence »

« Il s’agit d’introduire un principe de différenciation entre les nationaux et les extra-communautaires », a déclaré Quentin Delpech, co-auteur du rapport avec Nicolas Charles. Si actuellement un étudiant chinois en licence paye le même prix qu’un Français, soit près de 183 euros, il paierait avec cette réforme 6.000 euros par an. Les étudiants en master débourseraient 12.000 euros (au lieu de 254) et ceux des écoles d’ingénieurs devraient verser 15.000 euros par an (au lieu de 500). Seuls les doctorants verraient leurs frais d’inscription maintenus aux 388 euros actuels, « afin d’attirer les étudiants les plus qualifiés ».

Améliorer la qualité de l’enseignement supérieur français

© AMATHIEU – Fotolia

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Les recettes permettraient ainsi de dégager près de 850 millions de ressources par an pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement supérieur français. Elles serviront donc à financer la création de 30.000 bourses annuelles supplémentaires pour les francophones sous forme d’exemptions de frais de scolarité, à améliorer l’expérience des étudiants avec des cours de langue française, des services spécifiques d’aide à la recherche d’un logement ou d’un emploi étudiant, et à renforcer les politiques de promotion de la France.

L’objectif est aussi de réduire la dépense publique. « Avec moins d’étudiants extracommunautaires, les dépenses publiques en matière d’enseignement supérieur baissent de 633 millions d’euros environ », admettent les auteurs. A noter qu’en France, les étudiants extra-communautaires représentent 82% des étudiants étrangers, avec une surreprésentation des étudiants africains.

Une baisse du nombre d’étudiants étrangers

Toutefois, cette stratégie n’est pas dépourvue de risques. Elle entraînerait « mécaniquement » une baisse du nombre d’étudiants étrangers, de l’ordre de 40 %. Mais, en dix ans, « la France récupérerait 75 % de cette population », expliquent les auteurs. Enfin, une telle hausse des tarifs engendrerait également une recomposition des flux : « C’est-à-dire que les étudiants des pays de voie de développement viennent moins, et plus d’Européens et d’étudiants qualifiés, les doctorants étant exclus de la réforme », explique Quentin Delpech.