Une vaste concertation est lancée dans les lycées d’Ile-de-France, qui sera élargie au-delà du secteur éducatif, pour faire émerger des recommandations après les fractures révélées par les attentats des 7-8-9 janvier, a annoncé mardi Jean-Paul Huchon (PS).

« Dans certains lycées, des élèves n’ont pas souhaité rendre hommage » aux 17 victimes des jihadistes début janvier, « aiment-ils moins la liberté, ceux qui ont écrit ou déclaré +je ne suis pas Charlie+ ? je ne le crois pas », a déclaré le président du Conseil régional, parlant plutôt de « nombreux jeunes confrontés à l’échec scolaire, au chômage, à la précarité, à l’exclusion sociale et territoriale ».

M. Huchon a engagé « la semaine passée une phase de dialogue et de médiation auprès de la jeunesse, de acteurs de l’éducation et de la formation, des représentants de la société civile, des habitants et de élus locaux ».

Après les lycées de Dammartin-en-Goële — village où s’est finie la cavale des frères Kouachi après la tuerie de Charlie Hebdo — et de Brie-Comte-Robert, M. Huchon prévoit « une série d’ateliers d’écoute dans une dizaine de lycées » dont le lycée Feyder à Epinay-sur-Seine, où il « y a eu des soucis » lors de la minute de silence le 8 janvier.

« Mais il y a 472 lycées en Ile-de-France », a souligné M. Huchon, aussi « les élus (de la majorité, ndlr) présents dans les conseils d’administration sont priés de participer « chacun dans son établissement » à ce « temps d’écoute ».

Et pour « dépasser les clivages partisans », M. Huchon proposera à la prochaine plénière (12 et 13 février) « que les élus d’opposition fassent leur entrée dans les CA des lycées ». La droite le réclamait depuis de nombreuses années.

« Cette phase d’écoute est nécessaire mais sans stigmatisation: si une marche a été ratée, c’est de notre côté, pas de celui des jeunes », a insisté Henriette Zoughebi, vice-présidente (FG) en charge des lycées.

Cette démarche devra aussi se tenir dans les centres de formation des apprentis (CFA), auprès des organismes de formation professionnelle et dans les universités, selon M. Huchon.

Le 7 février, sera aussi installé le nouveau conseil régional des jeunes à qui il sera demandé « de faire de propositions opérationnelles » sur la transmission des « valeurs citoyennes ».

Enfin, « en avril », la Région souhaite réunir élus, acteurs de l’éducation, de la formation, du monde associatif, culturel et sportif pour « faire remonter du terrain des recommandations sur la cohésion sociale et territoriale » qui seront « remises au gouvernement ».