La proposition pourrait paraître paradoxale: faire payer plus cher les étudiants hors UE pour privilégier les Européens et améliorer l’accueil général des élèves étrangers, c’est ce que propose un rapport visant à préserver l’attractivité de la France.
Le nombre d’étudiants internationaux est en hausse constante: ils sont aujourd’hui quatre millions et pourraient passer à 7,5 millions en 2025. Si la France est, selon l’Unesco, le troisième pays d’accueil en 2012 avec 271.000 étudiants accueillis, soit 6,8% du total des étudiants en mobilité à travers le monde, elle est de plus en plus concurrencée et perd « des parts de marché » face à certains pays d’Asie et du Moyen-Orient, qui eux attirent de plus en plus.
L’étude de France Stratégie « Investir dans l’internationalisation de l’enseignement supérieur », présentée mardi, suggère une tarification des études au « coût complet » (frais de scolarité qui couvrent 100% du coût de la formation) pour les étudiants extra-communautaires, hors doctorats.
Les recettes qui en découleraient – estimées à 850 millions par an – serviront à financer de nouvelles bourses, à améliorer l’expérience des étudiants et à renforcer les politiques de promotion.
« Il s’agit d’introduire un principe de différenciation entre les nationaux et les extra-communautaires », déclare à l’AFP Quentin Delpech, co-auteur du rapport avec Nicolas Charles. Si actuellement un étudiant chinois en licence paye le même prix qu’un Français, soit 183 euros, il paierait avec cette réforme 6.000 euros. Un étudiant en classe préparatoire, exempté actuellement de frais de scolarité, devrait verser 19.740 euros.
Un telle hausse des tarifs aurait deux effets: une chute des effectifs de 40% et une recomposition des flux. « C’est-à-dire que les étudiants des pays de voie de développement viennent moins, et plus d’Européens et d’étudiants qualifiés, les doctorants étant exclus de la réforme », explique Quentin Delpech. En France, les étudiants extra-communautaires représentent 82% des étudiants étrangers, avec une surreprésentation des étudiants africains, note le rapport.
C’est pourquoi, l’étude conseille de rediriger plus de 50% des recettes récoltées (440 millions d’euros) pour financer la création de 30.000 bourses annuelles supplémentaires pour les francophones, avec exemption des frais de scolarité.
280 autres millions serviront à « améliorer l’expérience des étudiants » avec des cours de langue française, des services spécifiques d’aide à la recherches d’un logement ou d’un emploi étudiant etc.
Le 130 millions restants iraient à l’internationalisation des établissements, sera investi dans l’offre numérique ou aidera à renforcer les politique d’attraction et de promotion de la France.
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