Un enseignant d’un collège de Garches (Hauts-de-Seine) a reçu un rappel à la loi pour avoir traité un élève d' »espèce de jihadiste », mais ne sera pas sanctionné par son académie, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Les faits remontent au 8 janvier, lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris. Lors d’un cours de sport au collège Henri-Bergson, un établissement tranquille, un élève de 13 ans, dissipé et « insolent », quitte une partie de badminton après une dispute avec un autre élève. A son prof, qui le rattrape, il lance alors « des propos extrêmement insultants », a rapporté à l’AFP l’inspection académique des Hauts-de-Seine.

« Espèce de jihadiste! », lui rétorque l’enseignant, énervé. Il s’est ensuite « spontanément » excusé auprès de l’enfant et de sa famille lors d’une réunion avec le principal de l’établissement, selon la même source.

Dans la foulée, la famille de l’adolescent a déposé plainte au commissariat de Saint-Cloud pour « injure publique envers un particulier en raison de sa race ou de sa religion », a indiqué une source policière.

Une enquête a été ouverte et, à son terme, mercredi, l’enseignant « a écopé d’un rappel à la loi », selon une source judiciaire.

Le rappel à la loi, décidé par le parquet, est une mesure destinée aux petits actes de délinquance et qui permet d’éviter les suites pénales pour des faits sans réelle gravité.

« Je n’aurais jamais pensé que cela vienne de la part d’un professeur. Ils sont censés transmettre des valeurs à nos enfants, les valeurs de la République », a déclaré à la radio RMC le père du collégien, estimant que l’enseignant « n’a pas sa place dans l’Education nationale ».

Aucune sanction administrative n’est prévue et le professeur, qui « n’est pas un débutant », fera simplement un point « avec un inspecteur pédagogique d’EPS », selon l’inspection académique des Hauts-de-Seine.

L’Inspection condamne des « propos regrettables », mais qui sont « à remettre dans un contexte d’exaspération de l’enseignant et de vive émotion » au lendemain des attentats, a-t-elle souligné.

« Il y a eu de sa part, très vite, la conscience que ses propos étaient inappropriés. Ces propos ont été tenus dans l’emportement, l’énervement », a-t-on ajouté de même source.