Une employée d’un établissement scolaire de l’agglomération de Vichy (Allier) a été licenciée à la suite de conversations tenues sur sa page Facebook, a-t-on appris mercredi auprès de l’intéressée et du rectorat, confirmant une information du quotidien La Montagne.

En septembre dernier, cette salariée, qui souhaite garder l’anonymat, avait été embauchée dans un établissement comme aide-documentaliste, dans le cadre d’un contrat aidé. « Tout se passait bien. J’avais même monté des projets avec des élèves », relate cette femme de 39 ans.

Ni le rectorat ni la jeune femme ne souhaitent donner le nom de l’établissement concerné. Confirmant le licenciement de l’employée pour « faute lourde », le rectorat a simplement précisé qu’elle aurait pu être aussi poursuivie pour diffamation, mais que ce n’était pas le cas.

En novembre dernier, elle entend les propos désobligeants de certains professeurs lors d’un déjeuner au réfectoire. « Ils se moquaient des élèves, les traitaient de +bulots+. Ils y avaient des élèves dans la salle qui pouvaient écouter, ça allait trop loin, d’autant que ce n’était pas la première fois », explique cette mère de famille.

L’aide-documentaliste se connecte le soir-même sur Facebook et lance un coup de gueule. « J’ai mis comme statut: +Combien de profs dans l’Éducation nationale à être désabusés?+.Je ne m’attaquais pas à l’établissement, ni n’insultais personne, je voulais juste ouvrir un débat », dit-elle.

La discussion lancée sur le réseau social s’enflamme le lendemain et aligne de nombreux commentaires.

L’un de ses 3.000 contacts Facebook signale ses propos à l’établissement dans un mail anonyme. Elle est mise à pied 48 heures plus tard puis licenciée pour « faute lourde ».

« On me reproche d’avoir dénigré l’établissement et de n’avoir pas respecté mon devoir de réserve. Sauf que je n’ai pas été informée de ce devoir tacite, ni dans mon contrat, ni lors d’une quelconque réunion », se défend cette dernière.

« J’ai été maladroite, je n’aurais pas dû m’exprimer comme ça publiquement et me servir de Facebook comme défouloir », ajoute l’ancienne salariée, qui regrette toutefois que cette affaire « ait pris de telles proportions ».

« La sanction est très lourde. Un titulaire, il n’aurait pas été licencié du jour au lendemain, sans mesure disciplinaire », estime-t-elle encore.

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