Classe de maternelle © Tyler Olson - Fotolia.com

Classe de maternelle © Tyler Olson – Fotolia.com

Les classes de maternelle sont trop surchargées. Selon une étude de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), intitulée  » les chiffres clés sur l’éducation et l’accueil des jeunes enfants », si la France accueille un grand nombre de jeunes enfants à l’école, des progrès restent à accomplir.

Des dépenses publiques parmi les plus élevées

« La France est l’un des quelques pays (avec la Belgique, le Danemark, l’Espagne, Islande, la Norvège) où la scolarisation à l’âge de 3 et 4 ans est généralisée (au moins 95% des enfants de 3 et 4 ans inscrits dans les programmes pré-primaires dans ces pays ; en France, 98% des enfants de 3 ans et 100% des enfants de 4 ans) », indique l’OCDE.

Selon l’étude, les dépenses publiques pour « l’accueil et l’éducation des jeunes enfants » sont très élevées en France, représentant « une part significative du PIB en France » (1,24% du PIB en 2011), ce qui constitue, note l’organisme, « une proportion nettement supérieure à la moyenne (0,8%) des pays de l’OCDE ». La France consacre 0,66% du PIB à la maternelle (contre 0,58% pour les autres services d’accueil). En comparaison, la moyenne des pays de l’OCDE concernant les dépenses au titre de l’éducation pré-primaire n’est que de 0,5%.

22 enfants par enseignant

En dépit de ces efforts, l’OCDE remarque, en maternelle, un nombre d’élèves par enseignant et personnel pédagogique supérieur aux autres pays de l’organisation. « Le taux d’encadrement est aussi un indicateur important des moyens mobilisés en faveur de l’éducation et de l’accueil des jeunes enfants, et aussi de la qualité de ces services », indique l’organisation internationale d’études économiques.

« Dans l’enseignement pré-primaire, on compte près de 22 enfants par enseignant en France, contre moins de 15 en moyenne dans les pays de l’OCDE (abstraction faite du personnel non enseignant, comme les auxiliaires d’éducation), ce qui la situe parmi les pays avec les plus faibles taux d’encadrement », remarque l’étude. En guise de comparaison, l’OCDE note que le ratio est « supérieur à 20 élèves par enseignant » dans des pays comme le Chili, le Mexique, la Turquie et Israël. La France se place ainsi en dessous de l’Estonie, de l’Indonésie, de l’Islande, de la Nouvelle-Zélande, de la Slovénie et de la Suède, qui comptent 10 élèves par professeur.

Des salaires moins élevés qu’ailleurs

La rémunération des enseignants est par ailleurs plus faible en France que dans les autres pays de l’OCDE, alors que le temps d’enseignement est moins élevé. « Avec 36 semaines d’enseignement en France (40 en moyenne dans les autres pays), les enseignants du pré-primaire passent annuellement 924 heures dans la salle de classe, et un total de 972 heures dans l’école, alors que la moyenne de l’OCDE s’établit à 1001 heures et 1258 heures respectivement », indique l’étude.

En 2012, le salaire des enseignants de maternelle est inférieur, en France, de 10% à la moyenne de l’OCDE. Un professeur des écoles débutant dans le pré-primaire percevra ainsi un salaire statutaire de 22 563 euros en France, contre 24 724 euros, en moyenne, dans les autres pays de l’organisation. Le salaire d’un enseignant ayant 15 ans d’expérience professionnelle sera de 29 237 euros, contre 32 122 euros, en moyenne, dans les pays de l’OCDE.

« Seul le niveau de salaire à l’échelon maximal est supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE, de plus de 10%, mais il faut un nombre plus important d’années d’expérience pour atteindre ce niveau qu’en moyenne dans les pays de l’OCDE », conclut l’étude.