L’Association des maires de France (AMF) et Villes de France se sont dites jeudi bien décidées à faire respecter « les valeurs républicaines » et « la laïcité » après une série d’incidents qui ont notamment vu des élèves d’établissements scolaires refuser de s’associer au deuil après les attentats de la semaine dernière.

« L’AMF s’engage à prendre toute sa part dans la mise en oeuvre auprès des enfants et des jeunes des actions nécessaires au respect des valeurs républicaines », déclare-t-elle dans un communiqué publié après la réunion organisée avec des partenaires éducatifs par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Le président de l’AMF, François Baroin, accompagné notamment du numéro deux de l’association, André Laignel, a pris part à cette rencontre.

Les élus locaux sont partie prenante de la prise en charge des enfants et de l’accompagnement des jeunes en complément des temps scolaires, notamment au travers des Projets éducatifs territoriaux (PEDT) instaurés avec la réforme des rythmes scolaires.

« L’AMF a souligné la constante préoccupation des maires d’appliquer les principes de laïcité dans l’organisation des services offerts aux jeunes alors que s’expriment de façon croissante des revendications de nature religieuse », déclare le communiqué.

Lors de cette rencontre, « l’AMF a demandé à l’État d’engager avec les élus une réflexion permettant de fixer un cadre commun et concret facilitant, au plan local et en articulation avec l’État, la mise en oeuvre de ces principes dans les services publics locaux (restauration scolaire, sorties scolaires, tenues, autorisations d’absences, activités périscolaires, …) ».

L’AMF fera en sorte que « les intervenants auprès des enfants et des jeunes connaissent la portée de ces principes, s’engagent à les transmettre et les appliquent fermement », poursuit le communiqué.

L’association, précise le texte, « alerte les communes et leurs groupements sur leurs pratiques de subventionnement des associations, notamment de soutien scolaire, afin de s’assurer qu’elles ne vont pas à l’encontre des valeurs républicaines ».

De son côté, Villes de France, qui regroupe quelque 200 agglomérations de taille moyenne a estimé qu’il fallait « être collectivement plus exigeants sur le principe du respect de la laïcité dans nos villes », selon sa présidente Caroline Cayeux, maire UMP de Beauvais.

« Dans le domaine de l’éducation, nous devons porter le diagnostic le plus tôt possible (dès le niveau maternel et élémentaire) en matière de réussite éducative, dispositif qu’il faut amplifier. Il faut aussi permettre aux enseignants d’être mieux formés pour réagir aux difficultés qu’ils rencontrent », a-t-elle déclaré selon un communiqué de l’association.

Pour le maire d’Arras Frédéric Leturque (UDI), qui accompagnait Mme Cayeux, il faut « libérer la parole, aussi bien des enseignants sur les réalités qu’ils rencontrent, mais aussi celle des habitants en mettant en place des ateliers citoyens ».