Suite aux attentats contre Charlie Hebdo et l’épicerie casher Porte de Vincennes, à Paris, Najat Vallaud-Belkacem souhaite « rétablir les rites à l’école ».
Interviewée par RTL ce jeudi, la ministre de l’éducation nationale, qui a rencontré ce matin ses prédécesseurs de la rue Grenelle (dont François Bayrou, Claude Allègre et Benoît Hamon), a donné quelques indices sur le plan qu’elle prévoit de mettre en place pour « mobiliser » la communauté éducative autour des « valeurs républicaines ».
Mieux former les enseignants au débat sur la laïcité
Reconnaissant que « des professeurs ont été dépassés par la situation », notamment lors de la minute de silence de jeudi dernier en hommage aux victimes des attentats, elle a insisté sur la nécessité de « mieux former » les enseignants sur la question de la laïcité, afin de mieux les armer aux débats sur ce sujet. Pour cela, elle envisage l’utilisation d’Internet, entre autres via l’outil M@gistère, et l’intervention d’experts pour aider les professeurs.
Lors de sa rencontre avec les recteurs d’académie, mardi 13 janvier, elle a indiqué envisager l’utilisation de « livrets de la laïcité ». « Des ressources vidéo pour les enseignants et un livret sont en préparation à l’intention de tous les directeurs d’école et chefs d’établissement, et consultables par les équipes éducatives. Il rassemblera les contenus pédagogiques essentiels (textes, charte), les liens vers les ressources de formation, des questions/réponses juridiques sur les sujets sensibles et la présentation des correspondants laïcité », a-t-elle expliqué. Depuis la rentrée 2013 et l’adoption de la Charte de la laïcité à l’école, chaque académie compte ainsi un référent laïcité.
Najat Vallaud-Belkacem envisage aussi de renforcer l’éducation civique à l’école. Dès la rentrée prochaine, des cours de morale seront institués, où les élèves pourront débattre des sujets de société.
Chanter la Marseillaise et se lever en présence d’adultes
Après les 200 incidents recensés par le ministère dans les écoles pendant les hommages aux victimes des attentats, elle a expliqué au micro de RTL, que « la question des rites et de l’autorité à l’école se pose. Il y a besoin pour les élèves de se reconnaître dans une communauté qui peut se matérialiser, pourquoi pas, par des rites ».
Ainsi, elle a estimé nécessaire de réintroduire des rituels, tels que la Marseillaise chantée en classe, ou l’obligation pour les élèves de se lever systématiquement, en présence de personnes adultes. Ces deux exemples « font partie des choses qui me paraissent devoir ne pas être prises à la légère », a-t-elle ajouté.
La ministre de l’Education prendre le temps de la réflexion. Elle a ainsi annoncé que des mesures seraient dévoilées la semaine prochaine, et non pas ce jeudi ou ce vendredi.
Entre 15 et 20 ans c’est l’age de la violence en soi, contre le monde, contre ses parents contre soi même. Il faut que cette violence s’exprime…pourquoi ne pas revenir à une conscription obligatoire de celle qui permettait autrefois de résoudre ce problème ?
On voit bien que cet engagement physique en milieu communautaire séduit beaucoup de jeunes. Pourquoi laisser à d’autres le soin de les séduire et leur offrir cet exutoire passager dont ils ont besoin ?
Ne sommes-nous plus assez capables de séduire nos jeunes ?
Il faudrait savoir si sa position sur la présence autorisée des mamans voilées pendant les sorties scolaires depuis octobre 2014 (circulaire Châtel abrogée) a changé : elle est très silencieuse à ce propos !
Mettre en accord ses paroles et ses actes, n’est ce pas la PROBLEMATIQUE prégnante du moment dans ?
Voilà un bon exemple.
Et ne parlons pas de la présence actuelle et confirmée des étudiantes voilées dans les ESPE ?
Sans aucune consigne donnée de la part du Ministère à ce propos !!!
Est-ce que je vous apprends quelque chose de nouveau ?
Les « experts » pour aider les professeurs pourraient parfaitement être les associations d’éducation populaire qui sont nombreuses sur notre territoire et sont particulièrement aptes à engager le dialogue avec les jeunes car c’est ce qu’elles font sur le terrain tous les jours……
Bonjour,
Enseignant en cm2, à Clichy sous bois, j’ai constaté comme les autres enseignants que notre ministère nous consulte du 5 au 23 janvier sur les propositions de nouveaux programmes concernant l’Enseignement Moral et Civique.
La laïcité fait partie bien entendu de cet enseignement pour les quatre cycles jusqu’à la classe de Troisième.
Les événements terrifiants de ces derniers jours et leur perception par les adultes et les élèves montrent que laïcité et liberté d’expression doivent être au centre de cet enseignement.
Autant les programmes de la Maternelle ont été modifiés suite aux remontées d’analyse du « terrain », autant j’imagine que celles qui viendront pourront infléchir le contenu des nouveaux programmes en EMC.
Cependant, je ne suis pas du tout d’accord avec la proposition de notre ministre consistant à faire chanter la Marseillaise.
En ce qui concerne le lever, nous le pratiquons dans notre école depuis des années et pour ma part je le propose même pour les entrées d’enfants, qui méritent également le respect de leurs pairs à mon avis.
Il se trouve que nous avons au mois de décembre étudié les paroles de la Marseillaise jusqu’au couplet des enfants.
Ce fut un travail difficile car le vocabulaire est très daté, extrêmement sanguinaire et belliciste.
C’est tout à fait normal puisqu’il s’agit d’une chanson de marche de soldats de la Révolution.
Que l’on resitue les paroles dans le contexte permet d’en mettre en perspective les abominations contenues, mais ne justifie en rien que nous conservions ce chant martial comme chant national: adopté tel de 1795 à 1804 puis (pour simplifier) de 1879 à nos jours (sauf de 1941 à 1945).
Comment à la fois parler de tolérance et faire chanter des appels au meurtre ? Sans parler du couplet des enfants qui clôt la Marseillaise par un souhait de ne plus jamais avoir à la chanter.
Il faudrait plutôt lancer un concours pour inventer un nouveau chant national conforme à notre idéal républicain, tout en continuant à étudier la Marseillaise comme tout document historique.
Se lever à l’entrée d’un adulte, se découvrir en entrant en classe, se découvrir en parlant à un adulte…. cela fait 16 ans que j’enseigne, je suis passée par 4 écoles différentes et je l’ai toujours vu !!
On enfonce des portes ouvertes, c’est bien dommage.
Le respect s’apprend par imprégnation, pas par des leçons : et c’est sous-estimer grandement le rôle des parents aux discours et aux actes bien peu civiques. La maman qui pénètre dans la cour et cherche à frapper plusieurs élèves en les insultant car ils ont osé se moquer de sa petite ( je passe sur le discours grossier ), les parents qui se garent chaque matin sur l’énorme symbole interdiction de stationner devant l’entrée de l’école, empêchent le bus de se garer, reculent sans prendre garde aux autres enfants, ceux qui viennent déposer leur petit de maternelle, bousculent des élèves mais ne s’excusent pas, les parents qui ne sont pas d’accord avec les enseignants et qui arrivent en nous apostrophant et nous menaçant, ceux qui disent à leurs enfants : » Si ton copain te dit quelque chose, tu as le droit de le frapper ! La maîtresse ,’a rien à te dire ) … et tous ces adultes qui se garent sur des places pour handicapés, ceux qui » grillent » des enfants dans la file d’attente à la boulangerie …. La morale à l’école, c’est bien joli, dans une société du chacun pour soi, l’école reste un cocon où on les prépare mal à affronter ce genre de comportement. C’est bien dommage. Je continuerai à expliquer aux enfants que l’on doit accepter les autres, qu’être solidaire c’est important, que nous avons un beau pays, et même s’il n’est pas parfait, nous sommes des chanceux, … utopiste que je suis….