La France est le seul pays européen à dispenser pendant douze années un enseignement à la citoyenneté obligatoire, mais les valeurs citoyennes de la République « apparaissent désincarnées » par manque de projets, relève mardi le Conseil national d’évaluation du système scolaire.
Le Cnesco est une instance indépendante du ministère de l’Education nationale. Créé par la loi de Refondation de l’école, il est présidé par la sociologue Nathalie Mons.
Après les récents attentats, l’école doit être « interrogée comme institution sociale centrale dans notre modèle d’intégration républicaine et laïque », écrit dans un communiqué Mme Mons.
« La France se place en tête des pays européens par son investissement éducatif théorique » à la citoyenneté, écrit le Cnesco dans une analyse écrite « en urgence », destinée à « aider à construire le débat public autour de notre école ».
Il s’agit des cours d’éducation civique, une participation des élèves aux instances de gouvernance au collège et au lycée (délégués de classe…), et des projets d’action éducative « visant à ouvrir les jeunes à des actions de responsabilisation citoyenne dans et hors de l’école ».
Cependant, des rapports relèvent « un ensemble large des lacunes et défaillances » de l’apprentissage de la citoyenneté en France, relève le Cnesco.
Les heures d’enseignement ne sont pas toujours dispensées dans leur totalité, une partie pouvant servir à achever le programme d’autres matières.
En outre, au lycée, la voie générale est mieux lotie que les voies technologique et professionnelle, souvent suivies par les publics défavorisés socialement. Cette situation « contribue certainement à construire des inégalités de socialisation politique » (absention) .
Quant aux instances représentatives, elles « restent trop souvent des coquilles vides » et il en résulte un engagement réel des lycéens « faible » dans des projets citoyens. « Les valeurs citoyennes de la République apparaissent hors sol et désincarnées », note le Cnesco.
Par ailleurs, dans les années 1970 et début 1980, l’apprentissage de la citoyenneté a été marqué par des « absences ou des allègements notables », une situation qui a « marqué les trajectoires scolaires de générations aujourd’hui adultes ».
Le Conseil rappelle qu’une « réflexion approfondie sur l’apprentissage de la citoyenneté est entamée aujourd’hui », notamment autour de la refonte du socle commun des connaissances que les élèves doivent avoir acquises à la fin de la scolarité obligatoire et du futur enseignement moral et civique. L’ancien ministre de l’Education Vincent Peillon avait souhaité les ‘inscrire dans la loi de Refondation afin de « faire partager les valeurs de la République ».
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