Depression

Depression © Helder Sousa – Fotolia.com

The Guardian publie aujourd’hui le témoignage passionnant et bouleversant d’un jeune homme anglais souffrant de dépression, qui lutte âprement contre sa maladie en apprenant l’allemand et le français. Il explique comment cette activité est pour lui une véritable thérapie.

Il n’apprend pas de façon conventionnelle. En effet, il n’apprend pas par exemple l’allemand dans une salle de classe, avec des camarades peinant pour construire des phrases ou en faisant des exercices de grammaire en ligne. Il n’est pas non plus un polyglotte, discutant sur son blog des langues qu’il parle et des heures d’apprentissage que cela représente. Non, lui c’est la nuit qu’il apprend l’allemand sur son smartphone, blotti sous sa couette, en pleurant à chaudes larmes.

Se reconnecter au monde

Il a 35 ans, il souffre de dépression depuis l’adolescence, et sait que même les jours où il va bien, il n’aura jamais l’énergie ni la force d’un bien portant. Alors pour lutter contre le sentiment d’étroitesse et l’absence de perspectives générés par sa maladie, il appprend des langues vivantes, car elles lui ouvrent un ailleurs explique-t-il. Elles lui permettent surtout d’être connecté à de nombreuses personnes et de retrouver de l’intérêt pour des sujets qui n’en avaient plus dans sa langue maternelle.

En effet, la dépression le coupe du monde, mais grâce aux langues vivantes, il se reconnecte aux autres. Ainsi, il discute au café ou en ligne avec des Allemands ou des Français qui veulent apprendre l’anglais. Quand la maladie l’oblige à rester cloîtré chez lui, le fait de lire des articles de presse, de voir des vidéos ou d’écouter des podcasts en langue étrangère le captive et le détourne complètement de la maladie. Et curieusement, il n’aurait éprouvé aucun intérêt pour ces activités s’il les avaient faites dans sa langue maternelle.

Progresser

Quand des évenements le passionnent à l’étranger, combien n’est-il pas plus riche et satisfaisant de s’en informer dans la langue d’origine ! s’enthousiasme-t-il.
Enfin, il progresse, même si apprendre une langue vivante s’avère une tâche ardue. Il progresse et cela va à l’encontre de la petite voix de la dépression qui lui dit qu’il n’est capable de rien.

Grâce aux langues vivantes, il retrouve peu à peu le goût des choses du quotidien – voir des amis, lire, s’informer… et compte bien s’accrocher pour aller encore plus loin. Il semble sur la bonne voie.