Bibliothèque (Flicks/CC/Frédéric Bisson)

Bibliothèque (Flicks/CC/Frédéric Bisson)

Les bibliothèques universitaires françaises, pas assez accessibles ? Pour les étudiants, en plein partiels, « les griefs sont nombreux », indique Le Figaro.

Premier problème : les « BU » sont surpeuplées, surtout le week-end ou pendant les périodes de révision des examens. Il n’est ainsi pas rare de voir de véritables files d’attente à l’entrée des bibliothèques.

Deuxième problème : les horaires, inadaptés au rythme de travail des étudiants. A Paris, « les bibliothèques du quartier latin n’ouvrent pas assez tôt », explique Prinka, étudiant en master de droits public à Paris 1, au Figaro. Ainsi, celles accueillant le plus d’apprenants, Sainte-Geneviève (Paris 1) et Sainte-Barbe (Paris 3), n’ouvrent qu’à partir de 10h.

A Lille, les bibliothèques universitaires de Lille 2 ou Lille 3 ouvrent tôt (vers 8h30) et ferment tard (entre 20h et 22h, en moyenne). Mais « le nombre de places est très limité », indique une étudiante de Lille 2 au quotidien.

Une université ouverte 24h/24

Ces soucis, les élèves de l’université de Namur, en Belgique, ne les connaissent plus. Ses locaux sont ainsi ouverts 24h/24, même le dimanche. « Il m’arrive de rester jusqu’à 4 heures du matin. Ici à la fac de Médecine, il y a des étudiants toute la nuit », s’émerveille une étudiante, adepte des révisions nocturnes. Pour l’université belge, il s’agit d’une « petite révolution culturelle ». Autrefois vide pendant les vacances de Noël, « aujourd’hui, l’université grouille d’étudiants », constate le vice-recteur aux Affaires étudiantes de l’Université de Namur.

© Studio Gi - Fotolia.com

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En France, « la bonne élève française est la bibliothèque de Sciences Po Paris, qui met en place des horaires élargis en périodes de révisions. Elle a ainsi été ouverte de 8h à 23h au mois de décembre. L’expérience a été appréciée par 40% des étudiants, et sera réitérée du 27 avril au 29 mai », indique Le Figaro.

Il existe aussi une « bibliothèque de nuit », qui fait figure d’ovni. A la Sorbonne Nouvelle (Paris 3), la bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC) est ouverte de 22h à 10h du matin, y compris pendant les vacances universitaires. Mais pour profiter des espaces de travail, des salles de groupes, des carrels, du café de nuit, de l’espace de reprographie et des salles de formation, les étudiants doivent réserver leurs places.

« On n’apprend pas à horaire fixe »

A noter que l’année dernière, Bibliothèques sans Frontières avait lancé une pétition pour l’ouverture des bibliothèques la nuit, ou au moins le dimanche, le soir et pendant les vacances. « Le dimanche, étudiants, lycéens, chercheurs et professeurs subissent des files d’attente interminables devant les rares bibliothèques universitaires qui restent ouvertes. Aujourd’hui en France, les horaires d’ouverture des bibliothèques sont insuffisants et inadaptés », écrivait l’ONG dans ce texte, qui a recueilli plus de 10 000 signataires.

Et de citer en exemple les bibliothèques publiques néerlandaises ou danoises, ouvertes 100 heures par semaine (contre 30 en France), et les bibliothèques universitaires américaines, « ouvertes 20h sur24, voire 24h sur 24 en période d’examens ». Pour Bibliothèques sans Frontières, qui n’a pas abandonné cette revendication, « on n’apprend pas, on ne crée pas à horaire fixe, entre 9h30 et 18h, du lundi au samedi ».