Le général Jean-Louis Georgelin, grand chancelier de la Légion d’honneur, a exprimé son « regret » après le refus de l’économiste Thomas Piketty d’accepter cette décoration, mais jugé qu’il ne s’agissait que d’une « péripétie » dans les deux siècles son histoire, a-t-il déclaré jeudi sur BFMTV.

« C’est toujours un regret de voir des citoyens ou des citoyennes qui refusent cette règle de notre communauté nationale qui consiste à dire que tel ou telle, par ses mérites éminents (…) apportent à notre pays un rayonnement particulier, et refusent notre premier ordre national », a-t-il ajouté.

Mais « la Légion d’honneur « a été conspuée dès le début : des maréchaux de Napoléon critiquaient et parodiaient la Légion d’honneur. Elle a traversé deux siècles. Le refus de M. Piketty, dans cette perspective-là, est une péripétie », a-t-il estimé, estimant aussi que cette distinction « ne se situe pas » dans un débat politique.

L’économiste français Thomas Piketty, dont l’ouvrage « Le Capital au XXIe siècle » s’est déjà vendu à 1,5 million d’exemplaires dans le monde, a déclaré jeudi à l’AFP qu’il « refus(ait)cette nomination » car il « ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de décider qui est honorable ». « Ils feraient bien de se consacrer à la relance de la croissance en France et en Europe », a-t-il ajouté, à l’adresse du gouvernement.

« La Légion d’honneur est une manière dans notre pays, depuis deux siècles, de désigner dans notre communauté nationale celles et ceux que l’on montre en exemple par leurs réalisations, c’est le cas de M. Piketty, qui est un économiste de renommée mondiale, l’un des plus entendu » et « il en avait été jugé tout à fait digne » a expliqué le général Georgelin, qui préside le conseil de l’Ordre, celui qui soumet la liste des promus à la signature du Président de la République.

« M. Piketty n’est pas le premier ni le dernier à refuser la Légion d’Honneur, il y a des gens qui la refusent discrètement en le faisant savoir avant. Je crois comprendre que M. Piketty n’avait pas été informé au préalable qu’il allait recevoir la Légion d’honneur ». Ce refus, « c’est son choix », a-t-il conclu.