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Le ministère de l’Education nationale a publié ce jeudi 6 novembre une étude sur le redoublement depuis ces 20 dernières années. Le constat est clair : cette pratique est inefficace.
Une diminution du redoublement
Dans sa note intitulée ‘Forte baisse du redoublement : un impact positif sur la réussite des élèves’, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) souligne que « plusieurs études ont montré que le redoublement est dans la plupart des cas inefficace, pénalisant et largement inéquitable ». Elle précise également que cette pratique a « considérablement diminué au cours des 20 dernières années« , entraînant un « effet positif » sur la réussite aux examens. En effet, la proportion d’élèves en retard scolaire en 3ème a été presque divisée par deux en vingt ans, passant de 46% en 1993 à 24% à la rentrée 2013. En 2013, moins de 2% des élèves avaient deux ans de retard, contre plus de 15% vingt ans auparavant.
La ministre Najat Vallaud-Belkacem, avait déjà annoncé fin septembre qu’elle limiterait les redoublements « à des cas exceptionnels » en mettant en avant l’accompagnement personnalisé des élèves en difficulté.
Le redoublement corrélé à la CSP
Par ailleurs, la politique de baisse du redoublement ne produit pas les mêmes effets selon le milieu. Par exemple, « la part d’élèves en retard en fin de collège chez les enfants d’ouvriers non qualifiés a diminué d’un tiers en dix ans, pendant qu’elle a été divisée par deux chez les enfants de cadres », relève l’étude.
Dans une récente note « Pisa à la loupe« , l’OCDE estimait aussi que « le redoublement peut non seulement s’avérer inefficace pour aider les élèves peu performants à surmonter leurs difficultés scolaires, mais également creuser les inégalités socio-économiques« .
Ainsi, le taux de redoublement reste très corrélé à la catégorie socioprofessionnelle de la famille de l’élève.
Le redoublement, un coût pour l’Etat
Le fait de prolonger la scolarité des enfants a été très coûteux pour l’Etat. Chaque année, le redoublement s’élève à 1,5 milliard d’euros, selon les calculs de RTL. En 20 ans, l’État aurait donc déboursé 30 milliards d’euros.
On peut avoir les plus grands doutes sur une étude qui se fonde sur les résultats records du baccalauréat (proportion d’une génération record, nombre de bacheliers records, taux de réussite record, nombre de mentions record, nombre d’élèves avec plus de 20/20 record…) quand par ailleurs le niveau scolaire n’a jamais été aussi préoccupant. Les résultats des élèves français de 15-16 ans dans PISA depuis douze ans ne traduisent d’ailleurs pas l’exceptionnelle réussite de notre secondaire…
On peut à ce sujet se fonder sur les propres chiffres de la DEPP pour comparer, par exemple en CM2, l’évolution du taux de retard et l’évolution des résultats des élèves les plus faibles. C’est édifiant…Signaler un abus