
Face à l'accumulation des savoirs sur Internet l'enseignant doit apprendre aux élèves à trier l'information. (© Africa Studio - Fotolia.com)
Les deux tiers des sondés (67%) estiment qu’Internet a un effet positif sur l’apprentissage des élèves, qui s’effectue plus vite. Trois Français sur quatre (74%) jugent également qu’Internet et les outils numériques facilitent le travail de l’enseignant. Mais compte tenu du volume très important d’informations disponibles en ligne, l’enseignant a un rôle essentiel de médiateur à jouer.
Internet peut perturber l’apprentissage
« Le rôle de l’enseignant va être de hiérarchiser, corriger, créer un rapport signifiant entre les faits et établir une différence entre le savoir et le superficiel », analyse Ronan Chastellier, maître de conférences à l’Institut d’Études Politiques de Paris. « En gros, il se retrouve en position de mettre de l’ordre, mais aussi, d’insuffler du sens et de la cohérence. » Les élèves ne pourraient donc pas devenir auto-didactes grâce à l’accès à un savoir non « filtré » sur le réseau.
Les Français craignent toutefois qu’Internet soit aussi une source de complications pour l’enseignement, qu’il remette en cause le savoir du professeur (35%), diminue son autorité (27%) ou perturbe l’apprentissage (33%) : « les élèves seraient en situation de contester l’enseignement du professeur et de perturber son flux et son raisonnement par des interruptions intempestives« , déplore Ronan Chastellier, alors que « l’enseignant reste le seul à détenir les bons moyens pédagogiques et une approche relationnelle essentielle pour la transmission de savoir aux élèves ».
A vrai dire les perturbations concernent moins le flux interrompu du cours que le travail personnel à la maison, abandonné en partie par les professeurs, ou bien pourri par Internet, même pour des exercices n’exigeant aucune connexion…
Pour s’en convaincre: http://www.laviemoderne.net/malices/9-comment-j-ai-pourri-le-webSignaler un abus
Au 15e siècle, l’apparition de l’imprimerie avait fait naître dans certains milieux des craintes irraisonnées : déclin du savoir, de l’autorité etc.
Aujourd’hui,on constate quand même que les réticences devant l’utilisation d’internet sont devenues extrêmement minoritaires. Et ceci en peu de temps. Les fantasmes devant l’utilisation d’internet en classe ne concernent heureusement plus grand monde.Signaler un abus
@B. Girard Malheureusement :
1) Ce que vous dites sur l’imprimerie est totalement faux. Il faudra que vous précisiez quels sont les « certains milieux » très vagues dont vous parlez.
2) Par bien des aspects, notamment les habitudes de lecture profonde, la révolution numérique est une révolution de l’écrit, mais à l’envers.
3) Les mauvaises utilisations d’Internet ne sont pas des « fantasmes » mais des faits tangibles (voir le lien que j’ai posté). D’où les changement de pratique des professeurs.
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@Loys Bonod
Le lien cité (deux fois…) ne relève en rien de l’analyse : une mauvaise plaisanterie n’a jamais été un acte d’enseignement. Les « mauvaises utilisations d’internet » par les élèves n’ont en elles-mêmes rien de choquant, à moins d’exiger des élèves qu’ils arrivent à l’école avec les savoirs et les compétences que l’école est censée leur faire acquérir. C’est justement le travail des enseignants de leur apprendre à bien les utiliser, un travail qui doit se faire en classe et non à la maison, comme auraient tendance à le réclamer certains profs.
Pour ce qui est de l’imprimerie, je faisais juste allusion à la surveillance étroite exercée par l’Eglise et les pouvoir politiques pendant plusieurs siècles, qu’on peut difficilement assimiler à une marque de confiance…Signaler un abus
Peuple français bien frileux…Par ailleurs, en quoi une approche relationnelle est essentielle pour la transmission du savoir alors que la finalité est l’acquisition du savoir. Encore beaucoup d’archaïsme dans les esprits, je trouve, même dans la profession. L’autorité de l’enseignant se trouve dans la conception des cours ; c’est donc lui qui doit être à l’origine des documents mis à disposition sur le Net ou au minimum de leur compilation. Les modalités de transmission peuvent parfaitement se passer de la présence d’un enseignant et de cet archaïque espace architectural qu’est la classe. Ne devrait subsister dans les établissements que les salles de travaux pratiques. Les possibilités de présentation multimédia (dont images de synthèse) et de répétition dépassent amplement les capacités d’un enseignant en présentiel.Signaler un abus