Inquiet de la baisse des seuils d’admissibilité aux concours enseignants (descendus cette année jusqu’à 4/20 dans certaines académies), le député UMP Benoist Apparu a demandé au président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, Patrick Bloche, « d’organiser une audition du ministre de l’Education nationale portant sur […] les critères d’admission aux concours« .
Le député souhaite en effet que les seuils d’admissibilité aux concours enseignants soient rendus publics par Vincent Peillon. Dans une interview publiée aujourd’hui par l’Express, il estime en effet « que l’on ne peut pas accréditer un niveau de recrutement à 4/20. Si nous en sommes là, c’est que le niveau et les compétences disciplinaires des enseignants sont catastrophiques! », affirme-t-il.
Pour lui, il s’agit de l’une des conséquences du manque d’attractivité du métier d’enseignant, dû notamment à des salaires peu élevés à l’embauche. « Les bons étudiants veulent faire autre chose, et les moins bons se destinent à l’enseignement » juge-t-il, rappelant que l’UMP avait proposé, lors de la campagne présidentielle de 2007, « de recruter moins d’enseignants, mais mieux payés ».
Mais dans le cadre de la création des 60 000 postes promis par François Hollande, « nous recrutons des enseignants pour faire du chiffre, alors que nous ne disposons pas forcément d’un bon vivier pour cela », déplore-t-il.
Moins d’enseignants, la droite l’a fait avec des dizaines de milliers de postes supprimés (et par conséquent un taux d’encadrement parmi les plus faibles de l’OCDE)… mais mieux les rémunérer pas vraiment puisque les enseignants français ont connu une baisse de rémunération de 8% en francs constants entre 2000 et 2010 (contre une augmentation de 20% en moyenne dans l’OCDE). Ajoutons que le gel du point d’indice de la fonction publique est effectif depuis 2010.
Quant aux heures supplémentaires ou au service porté à 26h pour les professeurs du secondaire, comme proposé par Nicolas Sarkozy pour une rémunération supplémentaire très faible, difficile d’y voir une revalorisation du métier susceptible d’en relancer l' »attractivité »…Signaler un abus