Estimant ne pas être suffisament pris au sérieux dans le cadre des discussions sur la refondation de l’école, et refusant d’être « les dindons de la farce », des enseignants du primaire se sont réunis en un collectif baptisé les Dindons de l’éducation.
Au départ constitué de quelques enseignants discutant par le biais de forums, le collectif a rapidement attiré de nouveaux membres, et la page Facebook compte aujourd’hui plus de 2 500 fans.
Les Dindons de l’éducation réclament notamment « l’abandon immédiat de la remise en question des rythmes scolaires, absolument pas prioritaire », pour donner la priorité à « l’allègement des programmes scolaires du primaire, la baisse des effectifs par classe, la remise en place des RASED et la prise en charge des élèves porteurs de handicap ».
De nouveau nous sentons bien monter le vent de la réserve, de la résistance et de l’opposition. La réforme des rythmes scolaires qui prend lieu et place de la refondation de l’école ne peut être acceptée sans compensation des augmentations des charges de service des enseignants ainsi que des charges liées au nouveau service des enseignants. Dilemme entre la nécessité annoncée de réduire les dépenses publiques et la nécessaire règle de justice entre l’augmentation des charges de travail et l’augmentation des rémunérations. Ce dilemme est-il surmontable ? Les enseignants iront+-ils jusqu’à l’affrontement avec un gouvernement pour lequel une grande partie d’entre eux manifeste quelques sympathies ? Comment ne pas aller dans le sens d’une augmentation de leur salaire au moment où le président de la République promet 250 millions d’euros aux communes qui mettront en place les nouveaux rythmes. Il ne peut y avoir deux poids deux mesures… Ou bien cette offrande aux municipalités est-elle faite pour isoler les enseignants. Cela pourrait être interprété comme un comble. Mais n’est-ce pas là le véritable enjeu de cette refondation ?Signaler un abus