Êtes-vous favorable à la fin de la semaine de 4 jours au profit de 9 demi-journées de classe, allégées, à l’école ?
Nous disposons de données tangibles, reposant sur des évaluations menées depuis 30 ans dans différentes villes et auprès de nombreuses écoles. Sur le plan biologique, l’idéal c’est la semaine de 4,5 jours avec école le samedi matin, ce qui était le cas pour la majorité des enfants avant la rentrée 2008 et la réforme de Xavier Darcos. Le problème avec la semaine de 4 jours c’est la désynchronisation de l’horloge biologique le week-end. Différents travaux ont montré que les enfants sont dans la perspective du week-end dès le jeudi. Ces longs week-ends vont donc s’accompagner, le plus souvent, d’une perte de sommeil qui engendre des phénomènes de fatigue. Quant à la solution du mercredi matin, ce peut être un compromis. Cette demi-journée du mercredi a souvent un effet d’entraînement pour les jours qui suivent.
Quel est le rythme de travail idéal au quotidien ?
L’enfant est peu disponible en début de matinée, son attention va ensuite progresser jusqu’à 11h30-12h, régresser entre 12h et 15h, puis s’élever à nouveau au cours de l’après-midi. Dans le cadre de la semaine de 4 jours, les élèves ont du mal à progresser l’après-midi, surtout les plus jeunes. Je préconise donc que les apprentissages scolaires ne débutent pas avant 9h et se terminent vers 16h. Les enfants doivent aussi disposer d’une pause méridienne de 2h aménagée pour leur permettre de « souffler ». Et il faut adapter les activités aux rythmes de l’enfant et du jeune. Il est préférable de concentrer les apprentissages nouveaux ou les activités qui demandent attention entre 9h30 et 11h30, en sachant que l’optimum d’attention sera en fin de matinée. L’après-midi, évitons de solliciter les enfants sur des tâches exigeantes avant 14h30. Pour les moments moins favorables, ce peut être l’occasion aussi de travailler autrement avec une pédagogie personnalisée. Ces recommandations valent pour le sport ! Il est aberrant de systématiser, comme certains le conseillent, les cours d’EPS en tout début d’après-midi car c’est le moment où les accidents sont les plus fréquents.
Faut-il raccourcir les « grandes vacances », parmi les plus importantes en Europe ?
Au cours de l’année, l’idéal est d’alterner 7 semaines de travail avec 2 semaines d’interruption. Il est possible de conserver les trois zones scolaires, pour préserver l’économie du tourisme, à condition de les aménager pour éviter qu’une zone ne se retrouve avec des trimestres scolaires disproportionnés. Les vacances d’été devraient alors être raccourcies de 2 semaines, en fixant la fin de l’année scolaire autour du 15 juillet. Il faudrait également 15 jours de repos à la Toussaint, car une semaine ce n’est pas assez pour oublier le rythme de l’école.
Devrait-on s’inspirer davantage de nos voisins européens ?
On ne peut pas assimiler le modèle français à celui des pays scandinaves et plaquer un modèle sur un autre. La Finlande compte 12 fois moins d’habitants par exemple. Quelle est la part d’activité professionnelle des mères dans ces différents pays ? On a une image idéalisée de l’Allemagne : la situation n’est plus celle des années 80. Le modèle des cours le matin et du sport l’après-midi a vécu : combien d’élèves allemands sont livrés à eux-mêmes l’après-midi ? En France, nous avons les congés d’été les plus importants et il n’y a pas de quoi se vanter. Mais l’essentiel est de respecter les rythmes de l’enfant en répartissant mieux les temps de travail.
Quels sont les risques si l’on ne tient pas compte des rythmes biologiques ?
Il suffit de regarder les chiffres des centres du sommeil en France : de plus en plus d’enfants souffrent de troubles du sommeil. Cela génère une plus grande irritabilité, des phénomènes de violence et des situations d’apathie. On fait supporter aux enfants des journées de plus en plus importantes. Derrière ce phénomène, il y a une réflexion à mener pour aménager le temps de travail des parents. Les structures d’accueil qui vont prendre le relais pendant les temps péri et extra-scolaires doivent aussi être bien adaptées et accessibles pour tous les enfants.
Comment être sûr de respecter le rythme de sommeil de son enfant ?
Le meilleur moyen c’est de se mettre dans la situation où le réveil de l’enfant n’est pas provoqué. Imaginons que pendant les vacances, avec un réveil naturel, les parents constatent de manière répétée une durée de sommeil de 12h. Il suffit alors en période scolaire, de coucher l’enfant plus tôt pour respecter cette durée. Précisons que de manière tout à fait normale, entre le CP et le CM2, l’enfant perd 10 à 15 minutes de sommeil par an. En revanche, le constat d’une réduction de 30 à 45 minutes du temps de sommeil journalier des enfants en 30 ans pose une véritable question de société. C’est dans la qualité du sommeil que s’écrit le développement harmonieux de l’enfant tant sur le plan cognitif que sur le plan social.
C’est toujours la même chose, on fait parler des gens qui n’ont rien à voir avec l’enseignement !! Travailler le samedi matin, ben voyons ! On voit bien que c’est pas celui qui dit qui fera !!!Signaler un abus
Les rythmes scolaires ont bon dos !! La surcharge horaire a peu à voir dans la fatigue, l’irritabilité des enfants ! Le manque de sommeil est dû à la surconsommation de jeux vidéos et de télé, la violence est due aux problèmes de couples qui se séparent, aux mères qui bossent, au taux de chômage des pères etc… Arrêtons de prendre l’école et ses rythmes comme cause alors qu’elle n’est qu’un facteur (minime) parmi bien d’autres du malaise. Arrêtons d’être dupe svp, 4 jours ou 4,5 ne changeront rien au malaise social actuel dont nos enfants sont les victimes !!Signaler un abus
D’accord pour le mercredi matin.
Ok pour raccourcir les grandes vacances, mais pas dans ce sens ! Plutôt reprendre le 16 août, les journées de classe étant déjà très compliquées en juin…
Attention à bien créer de vrais postes.
Priorité à le formation initiale et continue des enseignants; instaurer une formation de formateurs.Signaler un abus
D’accord avec Tudor ! De plus même en commençant l’école à 9h00 bon nombre d’enfants sont déjà levés depuis bien plus tôt !! Peu de personnes commencent leur travail à 9h00… Alors ce sera garderie de 8h00 à 9h00 ? Où est le bénéfice pour l’enfant ?
De plus, pour avoir travaillé en maternelle et au Cp à l’époque du samedi matin, je peux vous dire que je me retrouvais avec très peu d’effectifs voir 0 en maternelle ! Et là le sentiment de faire garderie pour les mères qui vont faire le shopping vous le ressentez ! Le problème ce ne sont pas les rythmes mais les programmes ! Mais ça faut pas le dire ! Des programmes trop ambitieux qui ne vont pas à l’essentiel ! Et les enfant sont aussi trop sollicités en dehors de l’école : ils sont toujours pris en charge par des structures et là c’est le trop plein !Signaler un abus
Si le bon rythme, c’est 7 semaines de cours et 2 de vacances, je ne vois pas en quoi terminer les cours le 15 juillet respecterait ce rythme (cela entraînerait plutôt 10 à 12 semaines d’affilée). La réduction du temps de sommeil n’est pas due à la longueur des journées puisque justement, lorsque les enfants dormaient plus, les journées étaient plus longues. La raison est d’une part les mères qui travaillent, donc les enfants vont à la garderie soir et matin, et d’autre part le temps passé devant les écrans. Respecter les 12h de sommeil de mon enfant ? Quelle bonne idée, je n’y avais pas pensé ! mais pour le lever à 7h30 pour être à l’heure à l’école (dans l’hypothèse où mes horaires de travail ne m’obligent pas à le laisser à la garderie et donc le lever plus tôt) je dois le coucher à 19h30 après avoir vérifié ses devoirs, la douche et le repas. Quand à l’argument selon lequel nos vacances d’été sont les plus longues d’Europe, c’est faux et un « spécialiste » devrait savoir de quoi il parle. Elles sont de 10 semaines en Finlande, 11 ou 12 en Espagne, 9 en Suède, etc… Alors qu’en France, il n’y a pas 2 mois complets, donc 8 semaines environ. Là où nous sommes dans les records, c’est pour le faible nombre de jours d’école par an. Donc passer à la semaine de 4,5 jours permettrait effectivement d’alléger les journées. Mais il ne faut pas oublier que l’école le samedi matin complique la vie des enfants dont les parents sont séparés (et dont la vie est déjà compliquée…)Signaler un abus
Tout à fait d’accord… Hélas, quand j’ai débuté le Dr Vermeil et Jeannette Bouton parlaient déjà de tout cela !
La circulaire Chevènement, Calmat avait réglé ce débat… en instituant 7 semaines travaillées et 15 jours de congé.
Et pourtant le lobby du tourisme a eu gain de cause.
Je suis sûre en voyant nos élèves de maternelle que la semaine de 4 jours est très néfaste et je plaide en faveur du samedi pour le bien des plus jeunes !Signaler un abus
Messieurs les décideurs des rythmes scolaires, allez faire un petit tour dans les familles pour constater le rythme de vie des enfants !
Jeux vidéos, TV, ordinateur pendant des heures par jour, pas de repas mais grignotage, heure de couchage après le film du soir quand l’enfant ne s’endort pas devant la TV dans sa chambre, enfant encore debout le week end à minuit, pas de petit déjeuner avant de venir le matin à l’école (excuse donnée : pas le temps !)… Comment voulez-vous que ces enfant ne soient pas fatigués ou affaiblis ? qu’ils soient disponibles pour les apprentissages ? Et là, il est question d’enfants du primaire de 6 à 11 ans !!
Les enfants qui sont suivis par leur famille (repas, sommeil, devoirs, respect des règles de l’école, écoute des équipes éducatives…) n’ont pas de problème de rythme, de fatigue ou même scolaire tout court ! L’école n’est pas là pour pallier les carences éducatives de certains parents, mais pour instruire les enfants !Signaler un abus
Directeur d’école, je suis effaré par le caractère provocateur et incongru des orientations de notre ministre. En effet sur le site du ministère, on peut lire que les chronobiologistes jugent inutile de prolonger l’école au-delà de 14h30. La présence à l’école d’enfants de maternelle atteint souvent 10h (8h/18h).
Etonnant également l’interprétation partielle des rythmes scolaires européens.
Les écoliers français travaillent 926h/an, 6h/jour/4jours, c’est 300h de plus que les allemands avec des journées qui sont 2 fois plus longues que les écoliers allemands ou finlandais ! On sait pourtant que leurs résultats sont bien meilleurs (PISA).
Vouloir ajouter 100h de plus pour le bien des enfants et des enseignants… est absurde et contre-productif.
Enfin selon les chiffres de l’OCDE le salaire d’un enseignant allemand atteint après 15 ans 54184 € contre 31927€ à son collègue français (tous pays cumulés la moyenne est 39426€ ! Ces indicateurs (2010) sont officiels (OECD).Signaler un abus
Certes ce n’est pas que l’école qui est cause de tous ces maux, mais quand elle s’obstine à vouloir gaver les enfants d’un programme lourd sur quelques jours très massés plutôt que réaliser des apprentissages distribués dans le temps, elle a sa responsabilité dans certains échecs. Quant au samedi de classe, on s’offusque : sait-on combien de parents doivent travailler le samedi ? Le meilleur moyen de respecter le rythme veille-sommeil des enfants (pour préserver le sommeil profond de début de nuit qui seul, permet de récupérer de la fatigue physique) ? Installer un rythme à l’école sur 6 matinées : elles sont alors bien plus performantes pour les apprentissages qu’on ne le dit souvent, en les allongeant on peut alterner efficacement des séquences pédagogiques coûteuses ou non sur le plan cognitif et y implanter les séances d’EPS ou d’arts plastiques indispensables pour valoriser l’estime de soi de chaque élève. Certes c’est un projet de société mais celui qu’on nous impose depuis quelques années est-il le bon ? Le devenir de tous nos enfants vaut bien quelques sacrifices d’adultes, minimes car le samedi matin, les parents peuvent accompagner leurs enfants à l’école et même participer à des activités proposées ce matin-là. Les besoins connus des enfants seront-ils enfin prioritaires par rapport au supposé bien-être de beaucoup d’adultes ? Je travaille depuis trente ans dans, avec et pour les écoles et ne suis pas quelqu’un qui n’a « rien à voir avec l’enseignement ».Signaler un abus
Attention aux jugements sans connaissance réelle des besoins de l’enfant et du rôle de l’école… Profencolère a raison de préciser que l’école ne peut pas combler les carences éducatives.
Arrêtons également de parler sans arrêt de « ces mères qui travaillent » et qui ne peuvent plus s’occuper de leurs enfants ! Et les pères, où sont-ils ??
Je suis pour l’école le samedi matin si c’est le mieux pour les enfants, même si mon week-end sera tronqué…
Mais je suis aussi pour un temps de travail des parents adapté au rythme de leurs enfants : si tout le monde bossait 26 heures par semaine, tout le monde pourrait allier vie professionnelle et vie de famille (plutôt que maman à la maison sans vie sociale et papa absent parce qu’il travaille 26 heures fois 2 pour ramener l’argent du foyer !)Signaler un abus
Je ne suis pas d’accord : même si mes filles sont grandes maintenant, les WE permettaient aux parents de se poser un peu avec leurs enfants. Au lieu de bouleverser tout le rythme scolaire, pourquoi ne pas revoir plutôt les méthodes d’apprentissage ? Apparemment on mettrait aussi éventuellement nos petits bouts a l’école dès 2 ans, à peine nés ils sont déjà dans un système qui ne leur laisse aucune enfance, ni le profit de l’amour parental; si les vacances sont écourtées, il faut penser aussi aux personnes qui travaillent et qui n’auront pas la possibilité de partir en vacances – et les parents divorcés ? Celui qui a la garde au mois de juillet se trouve amputé de 15j de garde ! On change de système à chaque élection, nos enfants sont pris en otage d’un enseignement qu’il faut revoir de A à Z.Signaler un abus