Le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, appelle à une grève dans les collèges et lycées le 12 ou le 13 décembre, en opposition au projet de réforme de l’évaluation et de l’avancement des enseignants, qu’il juge « totalement inacceptable ». La date exacte sera définie aujourd’hui, au cours d’une « rencontre de l’intersyndicale du second degré ».
Selon le projet de réforme dévoilé hier par le gouvernement, la double notation (administrative par le chef d’établissement, pédagogique par l’inspecteur) disparaîtrait, au profit d’un entretien d’évaluation réalisé tous les trois ans par le « supérieur hiérarchique direct » : le chef d’établissement en collège et lycée, « l’inspecteur compétent » dans les écoles. Les enseignants seraient par ailleurs évalués sur de nouveaux critères, comme « leur capacité à faire progresser les élèves », leur « pratique professionnelle dans l’action collective » de l’établissement, ou encore « la qualité du cadre de travail (…), notamment le respect mutuel et l’égalité entre tous les élèves ».
La réforme s’étend à la progression de carrière. Les trois types d’avancement existants seraient « remplacés par un rythme unique », et « l’avancement accéléré » dépendrait de l’évaluation, qui aurait donc un impact indirect sur le salaire. Pour l’UNSA-Education, « le projet ministériel est d’abord l’occasion de réaliser des économies budgétaires sur la rémunération des enseignants en les alignant sur le rythme d’avancement le plus défavorable ».
Les syndicats de chefs d’établissements sont divisés sur la question. Pour Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, cette évolution « existe déjà, de manière latente » : « un enseignant est en effet beaucoup plus sensible à l’appréciation que porte sur lui le chef d’établissement qu’à la note administrative ». « Qu’un responsable d’unité évalue les personnes dont il a la charge, ça ne choque personne sauf dans l’Education nationale », remarque-t-il, estimant « qu’une partie du monde enseignant (…) [est] en dehors de la réalité ».
Catherine Manciaux, secrétaire générale adjointe du SNUPDEN-FSU, estime pour sa part que « le seul chef d’établissement ne peut évaluer seul les compétences pédagogiques et disciplinaires de tout enseignant, n’ayant pas lui-même des compétences dans tous les domaines requis pour mener à bien cette évaluation ».
Dans une volonté d’apaisement, Luc Chatel a affirmé qu’il n’était pas question de prendre un décret « en catimini », sans « qu’il y ait eu concertation » avec les syndicats. Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines (DGRH) du ministère, affirme toutefois qu’il s’agit de « projets de textes précis », et que l’objectif est de « clore les négociations d’ici à décembre » pour « une mise en oeuvre à la rentrée 2012 ».
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