L’évolution que vous souhaitez ne demande-t-elle pas des moyens dont l’école ne dispose actuellement pas ?
Non. Je ne pense pas que l’essentiel du problème soit une question de moyens. Même si la part de PIB consacrée à l’école a diminué depuis 2007, le coût de notre système est toujours un peu au-dessus de la moyenne de l’OCDE. Il faudra des moyens nouveaux dans certains secteurs comme le primaire et la maternelle, ou les Zep, qui demandent des enseignants mieux formés et plus nombreux. Ces chantiers doivent être lancés rapidement. Pour le reste, c’est d’abord par des changements de structure que notre système gagnera en efficacité. Arrêtons donc d’inscrire les réformes dans le temps médiatique. Car tout cela demande concertation, expérimentation, évaluation… Mettre en place un projet éducatif cohérent, qui permette à l’institution scolaire de s’adapter aux évolutions de la société, demande sans doute une dizaine d’années.
Etes-vous d’accord avec cette analyse ?
Je suis favorable aux orientations données par B.Julliard. Le problème sera bien celui des moyens car aujourd’hui, l’EN fonctionne en flux tendu et il y a très peu de moyens pour la formation continue. De plus, tant que la plupart des IEN contrôlent (le chiffre des réussites aux évaluations nationales) plus qu’ils n’accompagnent les enseignants dans les réformes, n’entendent pas les vrais problèmes liés à la grande difficulté scolaire, on n’est pas prêt de faire bouger le système.
Le concept de « care », cher à Martine Aubry s’appliquera-t-il aux enseignants et aux élèves ?Signaler un abus