La question est dans l’air du temps : nous l’avons évoquée récemment avec le professeur Evelyne Marchetti-Gauthier. Elle note en effet que malgré la loi LRU, rien n’a changé dans le système d’évaluation des enseignants-chercheurs : la pédagogie n’est pas prise en compte
Evaluer les qualités pédagogiques de l’enseignant-chercheur
Jusqu’à présent, les enseignants-chercheurs ont toujours été évalués, en termes d’évolution de carrière et de promotion, sur la recherche uniquement. Or est-ce suffisant ?

Professeur en lycée et à l’Université, je suis donc un observateur privilégié depuis des années du "meilleur des deux mondes".
Je peux donc affirmer que l’évaluation des professeurs sur le plan pédagogique est nécessaire, voir urgente tant l’étudiant semble être, pour certains professeurs, la "cinquième roue du carosse".
Exemple concret : la correction des copies. Est-ce normal que pour un partiel donné en décembre, l’étudiant ne recoive sa note que la veille du jury, au mois de juin, soit six mois après ? Personnellement je m’arrange pour rendre les copies dans les 24 ou 48 heures aux étudiants, car j’estime que cela fait partie du dispositif pédagogique. L’étudiant a encore en mémoire le sujet et repère immédiatement ses fautes et les causes et peut donc progresser.
Est-ce normal que l’étudiant n’ait le droit, dans certaines disciplines, qu’à une seule évaluation. La seconde ayant lieu en septembre…
Est-ce normal de rassembler tous les partiels dans une semaine couperet, en fin de semestre, où l’étudiant débutant, mal organisé sombre dans un enfer d’évaluations successives et qui est une des cause de l’échec dans les premières années des études à l’université.
Je passerais sur les nombreux cours magistraux où l’étudiant est perçu comme un entonnoir à recevoir des connaissances sans aucun souci de transmettre avec efficacité le savoir, sans aucune interactivité avec les apprenants.
Mon propos n’est pas de jetter l’opprobre sur toute l’université. Il y a des professeurs qui font bien et de manière pédagogique leur travail, mais globalement l’étudiant me paraît franchement malmené.
Il n’y aucun dispositif d’évaluation de la satisfaction de l’usager que constitue l’étudiant.
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Ne pensez-vous pas qu’avant d’évaluer la pédagogie des profs d’Université, il serait peut-être bon de la leur enseigner ??? Comment évaluer ce qui n’a pas été enseigné? Il est vrai que l’Ecole, à tous les niveaux, passe son temps à évaluer ce qui n’y a jamais été enseigné (mais souvent appris ailleurs qu’à l’école)…
De fait, cela n’a aucune chance de s’améliorer avec les nouveaux programmes qui ne parlent que de contrôle (même pas d’évaluation !) sans jamais évoquer ce qu’il faudrait faire pour que les élèves apprennent ce qui sera évalué…
A moins qu’on se décide à résister à ces affligeantes recommandations, rédigées par… un et même plusieurs, professeurs d’université… Signaler un abus
quand on sait que les IUFM ont été confiés aux universitaires…comment s’étonner de la situation de l’ECOLE aujourd’hui??
nos instits savaient apprendre à apprendre comme le souligne le nouveau projet européen"école du XXI ème siècle…"mais les recommandations n’ont pas évoqué les modalités de formation des formateurs de formateurs…
à quand une remise à plat de tous ces bla-bla,didactique..qui ont oublié "les vrais élèves" et non pas l’élève inconnu supposé être…et qui repose dans les cervelles des "chercheurs";;;nous terriens nous cherchons aussi!!Signaler un abus
Effectivement, avant d’évaluer les qualités pédagogiques d’un enseignant, il faut le former.Signaler un abus
Je crains que malheureusement beaucoup de collègues oublient que leur titre exact est enseignant-chercheur ce qui signifie que l’on enseigne et que l’on cherche, idéalement en établissant une relation étroite entre ces deux champs. Il ne s’agit pas non plus d’aller à l’envers, et à penser que le pédagogique prime le scientifique, ce qui se fait aussi sur certains sites oùles enseignants ne font aucune recherche…Signaler un abus
il paraît que l’on est dans un cercle vicieux: former les formateurs pour pouvoir les évaluer, former les évaluateurs à évaluer les formateurs, lesquels évaluent les élèves…à ne plus en finir; l’essentiel,les apprentissages, n’est plus en vue qu’entre les séances de formation et d’évaluation. C’est dire qu’il est exact que la formation est incontournable et que l’évaluation l’est davantage, si bien que la rationalisation des systèmes éducatifs actuels devrait, me semble-t-il, mettre en cohérence formation et évalution en terme de contrats et au vu des objectifs éducationnels.
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Je ne peux faire mieuxSignaler un abus