Laurent Batsch, président de Paris-IX-Dauphine, Bernard Bosredon, président de Paris-III-Sorbonne nouvelle, Guy Cousineau, président de Paris-VII-Denis-Diderot, Jean-Robert Pitte, président de Paris-IV-Sorbonne, Jean-Charles Pomerol, président de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, Bruno Varet, administrateur provisoire de Paris-V-René-Descartes et Louis Vogel, président de Paris-II-Panthéon-Assas sont les signataires du texte. Ils mettent en avant l’aspect positif de la loi LRU (libertés et responsabilités des universités), qui donne enfin, entre autres, la « possibilité pour les universités de maîtriser la globalité de leur budget, de maîtriser la gestion de leurs locaux ». Ces éléments constituent pour les présidents des « avancées décisives ».
Pour eux, ceux qui « essaient de mobiliser les étudiants pour empêcher toute évolution du système d’enseignement supérieur » « ignorent en général à peu près tout du fonctionnement réel des universités ». Et leur action est « irresponsable ».
Alors qui croire ? Et même si cette loi est imparfaite, est-il finalement judicieux de bloquer les universités ? N’est-il pas préférable d’essayer de leur redonner un nouvel élan ? La question est ouverte…
Je suis d’accord avec ces présidents d’Universités, étant moi-même Présidente de la Branche Française de la Sigmund Freud University,Première Université du monde de psychothérapie
Etablissement privé, nous pouvons estimer la qualité des enseignements et l’enthousiasme des étudiants
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J’espère que l’enseignement supérieur en France bénéficiera de ces types d’avantages.Signaler un abus
les chiens de garde, ça vous dit quoi?Signaler un abus
Les présidents d’universités sont en majorité (mais pas tous!) en faveur d’une loi qui renforce leur pouvoir de décision sur les destinées de leur établissement (Conseil d’administration restreint à 20 ou 30, droits élargis sur la nomination des personnels – à la barbe du principe internationalement admis du jugement des pairs).
Notez toutefois que les signataires représentent des universités parisiennes qui ne sont pas parmi les plus démunies. les inquiétudes proviennent d’universités moins bien dotées, souvent situées en province, parfois dans des régions offrant moins d’opportunités de partenariat avec le secteur privé. L’application de cette loi accentuera – au futur, puisque les universitaires, volens nolens, comencent déjà à travailler sur la mise en oeuvre – les inégalités entre établissements. Il est clair que si ma fille me demande conseil, je lui déconseillerai une fac de province sous-dotée, donc pas de souci, mais ceux qui ne connaissent pas les finesses de la carte des universités sauront-ils, eux, renseigner leurs moutards? Je vous mets au défi de trouver un seul prof de fac qui n’espère pas que son gamin aille en prépa…. En fait, si, j’en connais un, mais pour une raison simple: une prépa trop dure a cassé le benjamin!
La création des PRES (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur) annoncée par la ministre me fait regretter d’avoir refusé un poste qu’on m’offrait à Paris: la "mutualisation" prônée signifie que telle discipline étudiée dans telle ville ne le sera donc pas dans telle autre… la galère commence, pour moi, les étudiants concernés et ma discipline. Je précise: je n’enseigne ni l’anglais, ni l’informatique, matières que notre Ministre a jugé bon de désigner comme "must" pour tout détenteur d’un diplôme de licence.
La ministre a aussi déclaré que la loi avait été élaborée dans la concertation, décidée à l’issue de 60 heures de négociation. C’est vrai, son calendrier de fin juin – début juillet fut chargé. Mais faut-il nommer les interlocuteurs privilégiés et ceux qui furent oubliés? Googlez le sigle CP-CNU, désignant l’instance nationale élue qui représente les commissions d’évaluation des enseignants-chercheurs. Impossible d’obtenir ne serait-ce qu’une entrevue!
Le blocage est une mauvaise solution, mais il faut bien admettre que c’était le dernier recours. J’espère que les étudiants obtiendront ce que les enseignants-chercheurs ont demandé en juin-juillet: la prise en compte des inégalités du tissu universitaire français, et de la diversité de l’université. Si l’université doit préparer à la vie active la masse des étudiants qu’on lui envoie désormais, il faut ajouter des filières professionnalisantes. Ou, pourquoi pas, revenir sur la conception (récente) de l’université comme sas d’accès à toute vie active, et donc multiplier les voies d’insertion post-bac?Signaler un abus